Frédéric Tranchand (2006) a été sacré champion du monde de trail court
Mondiaux de course en montagne et de trail : Tranchand plaqué or 26 Septembre 2025 - Par Florian Gaudin-Winer
Auteur d’un cavalier seul impressionnant, Frédéric Tranchand a été sacré champion du monde de trail court ce vendredi à Canfranc (Espagne). L’ex-orienteur est venu à bout des 44,4 km dont 3500 m de dénivelé positif en 4h42’10’’. Les Bleus ont décroché l’argent par équipes, alors que leurs homologues féminines sont allées chercher le bronze malgré de nombreux contretemps.
Si quelqu’un avait tenté d’espionner les Bleus lors de leur briefing à l’hôtel, jeudi après-midi, il aurait cru s’être fait berner aujourd’hui. Car les consignes données à Frédéric Tranchand et ses coéquipiers étaient claires : rester tranquille et ne pas prendre de risques jusqu’au deuxième ravitaillement de Candanchu, situé au 28e kilomètre, avant de commencer à attaquer. Mais le champion de France licencié au Jogging Club Veranne était dans un grand jour et s’est envolé dès la première descente, après avoir franchi le sommet de la Moleta au cœur des Pyrénées aragonaises, baignées de soleil comme la veille. « J’étais assez souple et relâché, ça s’est vraiment bien passé et je me suis retrouvé devant, retraçait-il avec un sourire mêlé d’incrédulité, quelques minutes après l’arrivée. J’ai essayé de ne pas me mettre dans le rouge. Je suis resté dans ma course. Je me suis dit plusieurs fois que ça allait revenir mais que ça n’était pas grave, notamment dans la deuxième montée. »
Passé avec une quarantaine d’avance sur son dauphin, l’Espagnol Manuel Merillas, sur les cimes du Larraca (21,9 km) observées au loin par des vautours, l’ex-orienteur a augmenté son avance progressivement dans les deux ascensions et descentes suivantes, de plus en plus courtes. Sans jamais paniquer, même quand des crampes ont commencé à apparaitre alors qu’il était en route vers la ligne d’arrivée et devait négocier les 122 virages y menant. « J’ai eu un peu peur donc j’ai légèrement ralenti, confessait-il. J’ai serré les dents mais j’ai tout donné jusqu’au bout car le classement par équipes est toujours serré (effectué à l’addition des trois meilleurs temps de chaque nation, ndlr), même si les Espagnols étaient imbattables. » Frédéric Tranchand, originaire du Pilat dans la Loire et multiple médaillé international en course d’orientation, s’offre la plus belle victoire de sa carrière. Neuvième des Mondiaux d’Innsbruck (Autriche) il y a deux ans, un résultat qui l’avait frustré, il a cette fois mis toutes les chances de son côté pour arriver dans la forme de sa vie dans les Pyrénées aragonaises. « J’ai couru pendant pas mal d’années après un titre de champion du monde, je le voulais vraiment, soufflait-il. Cette année, je me suis vraiment bien préparé, c’était un gros objectif de la saison. Je n’ai disputé qu’une course après les championnats de France. » Une stratégie payante, même s’il avait du mal à réaliser la portée de son exploit : « C’est un peu fou, je ne m’en rends pas encore compte. »